Montréal, le 17 mai 2024. – Le prix Jacques-Brossard célèbre chaque année
une œuvre ou une production québécoise relevant des littératures de
l’imaginaire. Le prix et la bourse de 3 000 $ lui étant associée ont été remis
hier à Alain Bergeron pour Le Silène assassiné, premier tome du Huitième
registre (Éditions Alire). La remise du prix a bénéficié de la collaboration du
service des bibliothèques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), où
se tenait l’événement.
La production admissible de 2023, dans les genres de l’imaginaire, s’élevait
à 24 romans et 19 nouvelles. Les deux autres finalistes du prix étaient
Venefica, premier roman fantastique de Raphaëlle B. Adam (Tête Première)
et La semeuse de vents, livre 1 : la respiration du ciel, premier tome d’une
série de science-fiction de Mélodie Joseph (VLB imaginaire).
Après une délibération argumentée et passionnée, les membres du jury de
pairs ont élu le roman Le Huitième registre. Cette uchronie intrigante se
situe dans une époque lointaine, où spiritualité et jeux politiques se côtoient
dans le contexte d’une enquête sur un meurtre. Les jurés et jurées ont
souligné la documentation colossale et le travail éblouissant de l’œuvre. Ils
ont également apprécié le côté bien vivant des personnages, ainsi que leur
évolution, allant jusqu’à aimer détester un personnage fort antipathique.
Bien que dans un style classique qui évoque la langue aristocratique de la
Renaissance, l’écriture est fluide, maîtrisée, et les paratextes sont ambitieux.
Certains ont dévoré le roman, « […] y trouvant un grand plaisir de lecture »,
et ont été conquis.
Alain Bergeron a obtenu une maîtrise en sociologie de l’Université Laval en
1974 et a poursuivi des études de doctorat jusqu’en 1979. Il possède aussi
une maîtrise en administration publique de l’ENAP obtenue en 1991. À partir
de 1974, il a travaillé dans la fonction publique québécoise en tant que
conseiller en politiques scientifiques. Il a fait ses débuts comme auteur de
science-fiction en 1978 avec la publication de son roman Un été de Jessica,
repris en feuilleton dans Le Soleil de Québec. Il a reçu le Grand Prix de la
science-fiction et du fantastique québécois (précurseur du prix Jacques-
Brossard) à deux reprises : en 1998, pour son recueil de nouvelles Corps-
machines et rêves d’anges et son roman fantastique L’Ennemie, et en
2004, pour son roman Phaos. Au moment de sa retraite, en 2008, il était
secrétaire général du Conseil de la science et de la technologie.
Les membres du jury du prix Jacques-Brossard 2024 étaient : Michel Bélisle,
écrivain de science-fiction et de fantastique et cofondateur du Grand Prix de
la science-fiction et du fantastique québécois ; Ariane Gélinas, docteure en
lettres, chargée de cours à l’Université du Québec à Trois-Rivières et autrice
prolifique lauréate du prix Jacques-Brossard en 2013 ; Josée Lepire,
travailleuse sociale, écrivaine de science-fiction, animatrice au congrès
Boréal et collaboratrice et critique littéraire pour la revue québécoise
Solaris ; Rachel Mayrand, enseignante en littérature et communication au
Cégep de Sherbrooke et critique littéraire en fantastique et science-fiction
pour adolescents dans Lurelu, et Fabien Ménard, auteur lauréat du prix
France-Québec en 2006 et enseignant au collège Ahuntsic, où il recevra en
juin une mention d’honneur de l’AQPC.
Source : Marie Laporte, secrétaire du prix Jacques-Brossard, 819 347-8049